Les résultats sont effrayants. Début 2024, le géant de la chimie Arkema a fini par céder à la pression des organisations syndicales. L’industriel a proposé à l’intégralité de ses salariés d’analyser leur sang pour y déceler des substances per- et polyfluoroalkylées, les Pfas, souvent surnommés polluants éternels. L’une d’elles, le Pfna, est, selon une récente étude de l’agence sanitaire et environnementale néerlandaise, dix fois plus toxique que le Pfoa, à l’origine du scandale sur la dangerosité du Téflon. Et parce que ses effets sont particulièrement délétères sur la reproduction humaine, la molécule vient d’être inscrite sur la liste des «substances hautement préoccupantes candidates à l’interdiction» par l’Agence européenne des produits chimiques. Or, à Pierre-Bénite (métropole de Lyon), l’employé d’Arkema le plus touché a été testé avec près de 280 microgrammes de Pfna par litre de sang. Soit un taux presque 350 fois supérieur à la moyenne française.
Atochem au début des années 1980, Elf Atochem au début des années 1990, Atofina au début des années 2000 puis Arkema quelques années plus tard : les bannières se sont succédé au fronton de ces filiales des géants pétroliers Elf puis Total, mais la spécialité du site de Pierre-Bénite, au sud-ouest de Lyon, est res