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Pollution

Scandale des Pfas : dans le Rhône, le groupe Arkema avait été informé de la dangerosité de certaines substances

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France 3 Rhône-Alpes révèle ce mercredi 12 juin qu’Arkema a eu connaissance, à partir de 1997 au moins, de la «toxicité» de certains de ces «polluants éternels». La fabrication ou l’usage de certaines molécules a continué sur le site du groupe à Pierre-Bénite dans le Rhône bien après leur interdiction aux Etats-Unis.
Lors d'une manifestation contre les polluants éternels devant le site de l'usine Arkema, à Pierre-Benite, le 26 mai. (Romain Costaseca/Hans Lucas via AFP)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 12 juin 2024 à 7h00
(mis à jour le 18 juin 2024 à 21h37)

Les résultats sont effrayants. Début 2024, le géant de la chimie Arkema a fini par céder à la pression des organisations syndicales. L’industriel a proposé à l’intégralité de ses salariés d’analyser leur sang pour y déceler des substances per- et polyfluoroalkylées, les Pfas, souvent surnommés polluants éternels. L’une d’elles, le Pfna, est, selon une récente étude de l’agence sanitaire et environnementale néerlandaise, dix fois plus toxique que le Pfoa, à l’origine du scandale sur la dangerosité du Téflon. Et parce que ses effets sont particulièrement délétères sur la reproduction humaine, la molécule vient d’être inscrite sur la liste des «substances hautement préoccupantes candidates à l’interdiction» par l’Agence européenne des produits chimiques. Or, à Pierre-Bénite (métropole de Lyon), l’employé d’Arkema le plus touché a été testé avec près de 280 microgrammes de Pfna par litre de sang. Soit un taux presque 350 fois supérieur à la moyenne française.

Atochem au début des années 1980, Elf Atochem au début des années 1990, Atofina au début des années 2000 puis Arkema quelques années plus tard : les bannières se sont succédé au fronton de ces filiales des géants pétroliers Elf puis Total, mais la spécialité du site de Pierre-Bénite, au sud-ouest de Lyon, est res