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Interview

Simulation d’inondation de Paris : «Malgré les ouvrages de protection, une crue de plus de neuf mètres est possible»

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Alors qu’un exercice de crise est organisé lundi 13 octobre à Paris, le géographe Samuel Rufat signale qu’en plus du débordement de la Seine, le problème du ruissellement et des sous-sols inondés concerne potentiellement des millions de personnes en Ile-de-France.

Lors de la crue de juin 2016, à Paris. (Arthur Nicholas Orchard/Hans Lucas. AFP)
ParMargaux Lacroux
Journaliste - Environnement
Publié le 13/10/2025 à 11h47

Après Paris à 50°C, Paris sous l’eau. La mairie de la capitale organise, lundi 13 octobre, un exercice de crise grandeur nature associant des Parisiens pour se préparer à la plus grande menace naturelle qui pèse sur la capitale : une inondation monstre comme celle de janvier 1910. La plus grande crue du XXe siècle avait tué cinq personnes, inondé 20 000 immeubles, fait déborder les égouts, immobilisé les trains, les tramways et les métros… Il avait fallu attendre trente-cinq jours pour que le fleuve regagne son lit. Le géographe Samuel Rufat, expert en gestion des catastrophes, avertit que l’on peut s’attendre à des événements et perturbations d’une ampleur encore plus grande sous l’effet du changement climatique.

L’exercice de crise de la ville de Paris simule une crue de type 1910. Sous l’effet du changement climatique, peut-on s’attendre à un scénario pire que cela à l’avenir ?

En 1910, l’eau était montée jusqu’à 8,6 mètres au pont d’Austerlitz. Avec le dérèglement climatique, on constate déjà une augmentation de 20 % des précipitations extrêmes depuis 1950 en Ile-de-France. Donc, malgré les ouvrages de protection construits depuis 191