Y aura-t-il un défilé de cols roulés – quasi devenus dress-code gouvernemental de la saison automne-hiver depuis la boutade de Bruno Le Maire ? Neuf ministres doivent se succéder, ce jeudi, pour dérouler les plans de sobriété énergétique qui concernent l’Etat, les divers secteurs économiques et les collectivités locales, avant d’écouter les conclusions de la Première ministre, Elisabeth Borne. Le gouvernement s’est fixé un objectif : réduire de 10 % la consommation d’énergie en deux ans. Reste à détailler les chemins à emprunter.
Sobriété : depuis une dizaine de mois, les macronistes se gargarisent du terme, emprunté aux écologistes. En février à Belfort, le Président affiche la sobriété, au même rang que la relance musclée du nucléaire et le coup de boost sur les renouvelables, en pilier de sa feuille de route énergétique. Pendant la campagne présidentielle, il s’enthousiasme pour la planification de la sobriété «car l’énergie qui pollue le moins est celle qu’on ne consomme pas». Elisabeth Borne et sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, parlent désormais d’un «levier nécessaire» pour tenir la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Edito
Peu avant la chute saisonnière des températures, c’est en fait un défi immédiat qui oblige le gouvernement à passer la surmultipliée : «passer l’hiver» sans coupure. Entre un parc nucléaire au ralenti et les tensions autour de l’approvisionnement en gaz, sur fond de guerre