Considérez la vie ailée, écoutez-la tristiller, gringotter ou dideluler, et vous vous sentirez illico mieux, corps et âme. Dans un ouvrage enchanteur, Eloge des oiseaux de passage (Editions des Equateurs, 2023), l’ornithologue Jean-Noël Rieffel confiait combien le chant du loriot agit sur lui tel un «baume sonore». Comment celui du merle, grave, flûté, enrichi de longues improvisations et célébré par la ballade Blackbird, des Beatles, lui procure la même émotion que l’écoute du mythique Köln Concert, de Keith Jarrett. Autant de sensations que nous ressentons tous plus ou moins, et que la science documente de plus en plus.
Une méta-analyse parue en 2021 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences recense les preuves des bienfaits pour la santé des paysages sonores naturels. Vocalisations des oiseaux, concert de cigales, bruit de l’eau, murmure du vent dans les feuilles… Les résultats «confirment que les sons naturels améliorent la santé, augmentent les affects positifs et réduisent le stress», écrivent les auteurs. Ceux émis par les oiseaux peuvent même «restaurer l’attention, améliorer l’humeur», remarquent-ils. A