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Interview

Surexploitation marine : «On a devant nous dix ou vingt ans pour inventer une pêche douce»

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Pour le spécialiste en écologie halieutique Didier Gascuel, il est possible de sortir de la pratique industrielle qui détruit les océans, à condition d’arrêter le chalut pour passer à des méthodes plus douces.
Lors d’une opération de surveillance organisée par Sea Shepherd : un chalut remonte ses filets dans le golfe de Gascogne, en 2023. (Maylis Rolland/Hans Lucas.AFP)
publié le 26 mars 2024 à 5h35

Fermeture du golfe de Gascogne pour empêcher les captures accidentelles de dauphins, hausse du prix du gazole, ressources halieutiques en baisse : les pêcheurs sont en crise. Si leurs tentatives de mobilisation parisienne ont échoué en janvier, ils ont toutefois été rejoints par les agriculteurs de la droitière Coordination rurale lors d’une manifestation à Rennes : une velléité de convergence des luttes qui n’a pas eu de suites. En raison de la mainmise de la pêche industrielle et au chalut sur le secteur, la pêche française est dans une «impasse sociale, économique et écologique», notait un rapport scientifique publié en début d’année. Pour autant, les solutions existent. Le chercheur en écologie halieutique de l’Institut Agro Rennes-Angers Didier Gascuel, qui défend la théorie de «pêchécologie», appelle à une transition écologique et durable du secteur.

Pourquoi la pêche est-elle en crise aujourd’hui ?

Il y a des raisons conjoncturelles à la crise : le Brexit, qui se traduit par une réduction des quotas [de pêche accordés à