La création d’un marché carbone européen en 2005 avait été une première étape pour un continent plus vertueux. Dix-sept ans plus tard, voici enfin le deuxième étage de la fusée. Il a été assemblé en deux temps : d’abord l’adoption mardi par les eurodéputés d’une «taxe carbone» aux frontières. Si l’Union européenne préfère parler d’un «mécanisme d’ajustement carbone aux frontières» (MACF), l’objectif reste le même : inciter les industries privées polluantes à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en important des matières plus respectueuses de l’environnement, et soutenir les entreprises européennes face à une concurrence mondiale exacerbée.
Puis, après une trentaine d’heures d’âpres pourparlers entre négociateurs du Parlement européen et des Etats membres, un accord a été conclu ce dimanche pour relever les ambitions et étendre le champ d’application du marché carbone.
C’est quoi le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ?
Ce dispositif cherche avant tout à lutter contre les «fuites de carbone». Quèsaco ? Aujourd’hui, pour une question de profit, de nombreuses industries du continent délocalisent leur production dans des pays plus abordables et moins regardants sur les normes environnementales. Une perte d’argent pour l’Union européenne et une augmentation des