«La hausse des prix de l’énergie ne pèse pas sur le budget de ma mairie.» Les pieds dans la boue devant la centrale hydroélectrique municipale, Patrick Barbier, le maire de Muttersholtz (Bas-Rhin), un village situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Strasbourg, savoure le chemin parcouru depuis quinze ans. En cette fin janvier, les deux énormes vis vertes de plusieurs tonnes qui jouxtent le barrage ont de l’eau jusqu’au cou : la commune connaît un de ces épisodes d’inondation hivernale typique de la région. Mais d’ordinaire, la rivière les fait tourner pour qu’elles produisent une formidable quantité d’énergie.
Le bourg alsacien d’un peu plus de 2 000 habitants fait figure de modèle de la transition écologique. Sacré «capitale française de la biodiversité» en 2017 alors que le concours récompense d’ordinaire des villes comme Strasbourg, Rennes ou Besançon, il est régulièrement encensé par l’Agence de la transition écologique et fait partie des «territoires à énergie positive pour la croissance verte», cherchant, – selon la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte – à atteindre un équilibre entre consommation et