Un garçon d’une dizaine d’années, assis par terre entre les jambes de sa mère, griffonne sans un bruit. Sur sa feuille, un chapiteau un peu bancal et cette inscription : «Larzac.» En face de lui, sous un barnum rouge où le vent s’engouffre, Léon, Pierre, Christian, Stefano et Chantal, les «vieux» du Larzac, comme aiment à les appeler certains, racontent leur lutte des années 70, du temps de la révolte contre l’extension du camp militaire de La Cavalerie, dans l’Aveyron. La scène est typique des «Résistantes», ce rassemblement de toutes les luttes écolos, où trois générations de militants se croisent, s’apprivoisent et tentent de «faire ensemble» en ce premier week-end d’août.
«Cette année, on voulait voir les choses en grand», annonce Victor Vauquois, 32 ans, cofondateur du collectif Terres de luttes et co-organisateur de ces rencontres qui ont réuni 7 500 personnes sur le causse du Larzac. «On a voulu rassembler toutes nos luttes pour renforcer nos alliances et nos coopérations. Et prendre le temps de se rencontrer. On se retrouve sur des actions contre les mégabassines, contre les autoroutes ou la réforme des retraites mais on réfléchit rarement ensemble à nos stratégies», déroule-t-il, assis sous la tente médias tandis que son talkie-walkie crache ses consignes. A ses côtés, Sara Melki, 37 ans, porte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron, et Cathy Jouve, 62 ans, des Faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM, les deux autres collectifs