Le défi est titanesque, à la hauteur des enjeux. Ce vendredi matin, le jeune nageur suisse Noam Yaron, 27 ans, a plongé dans l’eau à Calvi (Haute-Corse), combinaison noire et rouge sur le corps, écouteurs sur les oreilles et bonnet de bain sur la tête. S’il réussit son trajet d’une distance de 180 km jusqu’à Monaco, et ce d’une traite, sans jamais sortir de l’eau pendant trois jours et trois nuits, il pourra revendiquer le record de la plus longue nage au monde.

L’idée défendue par celui qui se défend comme un «éco-aventurier» : sensibiliser à sa cause, celle de la préservation de la biodiversité dans la Méditerranée. Noam Yaron entend alors alerter sur les dangers qui planent sur les eaux, de la pollution au microplastique à la canicule marine, en passant par la surpêche ou l’acidification des eaux. «Il est temps de prouver que le sport peut et doit être pour la Nature», explique-t-il aussi sur son compte Instagram.

Après avoir déjà nagé dans le Lac Léman en 2021, Noam Yaron nagera donc cette fois dans la mer Méditerranée, l’une des mers les plus polluées au monde. Il s’aventurera aussi au cours de son défi dans le sanctuaire Pelagos, espace maritime qui s’étale sur près de 87 000 km² entre l’Italie, Monaco et la France et destiné à la protection des mammifères marins «contre toutes les causes de perturbations provenant des activités humaines».

«Selon une étude récente, seulement 0,23 % de la mer Méditerranée fait l’objet d’une désignation officielle d’un statut hautement ou complètement protégé. C’est alarmant…», argue aussi le jeune aventurier, comme le rapporte France 3. Aussi, Noam Yaron incitera ceux qui le suivent à protéger les 180 000 mètres cubes d’eau qu’il va parcourir entre Calvi et Monaco, le tout grâce à une plateforme interactive. Il sera possible d’acheter un nombre symbolique de mètres carrés pour protéger l’une des six espèces menacées dans la zone.

Par ailleurs, au cours de son périple, le nageur sera équipé d’un bracelet électromagnétique, permettant d’envoyer une onde à deux mètres de distance pour éloigner les grands requins blancs. «Il y a plein d’autres choses que ces poissons peuvent manger avant moi. Et j’ai plus de chance de gagner au loto que de croiser un requin !» ironise-t-il toutefois auprès de France Bleu.

Côté pratique, le nageur prévoit aussi de se placer sur le dos et de «fermer les yeux quelques minutes» pour se reposer au cours de ses trois jours et trois nuits de traversée. Des boissons caféinées lui permettront également de rester actif, tandis qu’il s’arrêtera toutes les 30 minutes pour se ravitailler auprès de son équipe, présente à ses côtés en catamaran. Noam Yaron expérimentera enfin l’hypnose, afin d’endormir une partie de son cerveau, le tout pendant qu’il continuera de nager. Rendez-vous ce lundi 26 août dans les eaux monégasques pour la conclusion de ce défi hors-norme.