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Interview

«Vu sa taille, l’iceberg A23a aura un impact considérable sur la faune»

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Juste avant de rejoindre la COP28 à Dubaï, la glaciologue Lydie Lescarmontier revient sur la trajectoire de ce glaçon géant qui dérive actuellement dans l’Antarctique. Si son détachement est un phénomène naturel, le réchauffement climatique augmente le nombre d’icebergs spectaculaires dans la région.
Une image satellite de l'iceberg A23a, en Antarctique, le 15 novembre 2023. (European Union / Copernicus Sentinel-3 /Reuters)
publié le 28 novembre 2023 à 19h04

Doucement mais sûrement, un mastodonte de glaces dérive au large des côtes de l’Antarctique. L’iceberg A23a, de son petit nom, mesure près de 4 000 kilomètres carrés pour 400 mètres de haut et pèse un bon milliard de tonnes. Bien connu des scientifiques – il a un temps accueilli une station de recherche soviétique – il s’est détaché de l’ouest du continent en 1986 avant de rester bloqué au fond de la mer de Weddell pendant plus de trente ans. D’après de récentes images satellites, il vogue désormais au-delà de la pointe nord de la péninsule antarctique, au gré des vents et de courants violents. La trajectoire de ce glaçon géant, 38 fois la taille de Paris, n’est pas liée au changement climatique mais relève plutôt d’une succession d’évènements naturels, explique la glaciologue Lydie Lescarmontier, directrice des actions Antarctique à l’International Cryosphere Climate Initiative, une ONG de défense de la cryosphère. La spécialiste du pôle Sud, qui se rendra dans quelques jours à la COP28 à Dubaï pour alerter les négociateurs climatiques sur le sort, critique, des régions polaires, observe toutefois une augmentation du nombre d’icebergs spectaculaires en raison du réchauffement climatique d’origine humaine.

Est-il rare de voir un iceberg si gros dériver ?

Oui mais c’est de m