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Libération

Soudain, sur une paroi, «deux traits à l'ocre rouge»

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DECOUVERTE EN ARDECHE DE LA GROTTE CHAUVET, VERITABLE «GALERIE D’ART» PALEOLITHIQUE
publié le 19 janvier 1995 à 0h07

Quelque trois cents peintures rupestres viennent d’être découvertes dans une grotte de la vallée de l’Ardèche. Dans un immense réseau souterrain, obstrué depuis des milliers d’années, trois archéologues ont mis au jour un bestiaire exceptionnel: rhinocéros, félins, rennes, bisons... Selon les premières évaluations, le site aurait été occupé entre 17000 et 20000 avant J.-C. C’est-à-dire un peu avant Lascaux (17000 ans). La grotte de la Combe d’Arc (ou grotte Chauvet du nom de son principal découvreur) va être étudiée avec attention par les paléontologues qui n’ont pas encore visité toutes les salles et galeries. Aucune ouverture au public n’est pour l’instant prévue.

Tout a commencé par un courant d’air. Quand Jean-Marie Chauvet s’approche d’une des falaises du cirque d’Estre, vers la Combe d’Arc, (à une trentaine de kilomètres de Montélimar) et sent ce flux, il comprend, en bon spéléologue qui mène depuis des années une prospection systématique du secteur, que derrière la paroi se cache une invisible cavité. Alors, ce 18 décembre 1994, ce «gardien des grottes ornées de la région», décide, en compagnie de ses deux compagnons bénévoles, Eliette Brunel-Deschamps et Christian Hillaire, de «désobstruer» ce qui ressemble à un passage.

«Cela nous a pris presque une journée», rappelle Christian Hillaire. Ensuite, ils se mettent à ramper par un étroit boyau, «un petit tunnel de 5 à 6 mètres donnant sur un puits». Et enfin jettent leur échelle de corde et «descendent par le plafond» da