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La justice à l'orée de la campagne. Des syndicats de magistrats s'inquiètent des récupérations politiques

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publié le 7 avril 1995 à 4h23

La justice à l'orée de la campagne

Des syndicats de magistrats s'inquiètent des récupérations politiques.

A écouter les professions de foi des candidats à l'élection présidentielle sur les questions de secret de l'instruction, de pré- somption d'innocence et d'amnistie, la première impression est une surprenante uniformité. Tous, à quelques nuances près, souhaitent une justice plus «indépendante», les faits de corruption sévèrement réprimés, des moyens financiers accrus, une justice plus «rapide» et plus «humaine». Aucun ne revendique une amnistie pour les affaires en cours. Si on se penche sur les détails ou si on interroge plus précisément les états-majors des candidats, certains silences, des «réflexions en cours» laissent apparaître des divergences ou des hésitations allant à l'encontre des promesses électorales.

Edouard Balladur apparaît surtout satisfait de son bilan. A l'entendre, la justice serait aujourd'hui suffisamment indépendante, la transparence «assurée», le financement de la vie publique «moralisé». Lors d'un déjeuner récent avec les professionnels de la justice, le Premier ministre, à l'instar de Jacques Chirac et de Lionel Jospin, a redit son opposition à toute amnistie «directe ou indirecte des délits de corruption ou d'ingérence».

Sur l'abus de biens sociaux, qui aujourd'hui n'est pas limité dans le temps et permet à tout magistrat de mettre en examen quelqu'un ayant utilisé les fonds d'une société à des fins autres que celles auxquelles ils étaient destiné