Quelle est votre première réaction?
Je ne sais pas ce que je vais faire. Continuer à me battre pour Marseille, pour mes idées, ou tout laisser tomber. J'ai par moment envie de disparaître. Cette décision, ça veut dire que la machine judiciaire toute entière se sent investie d'une mission qui consiste à m'éliminer. C'est pour ça que chacun y ajoute sa pierre. Tapie est le seul à avoir ramené une Coupe d'Europe, à avoir régalé je ne sais combien de dizaines de millions de personnes et à avoir fait briller Marseille devant 2 milliards et demi de télespectateurs. C'est ça ma seule vraie faute, le reste, je n'ai jamais volé personne, je n'ai fait de mal à personne physiquement. Ça ne veut pas dire que je suis tout blanc, j'ai toujours dit que, pendant les quinze ans de construction de mon itinéraire, j'ai mis deux cents fois le pied sur la ligne jaune. Vu d'où je viens, j'ai des circonstances atténuantes. Parce qu'on a un autre code. C'est impossible d'être tout blanc quand vous faites le parcours que j'ai fait. Mais de là à me retrouver dans cette situation d'inéligible, ruiné, interdit de foot, interdit d'affaires, interdit de politique... Je suis un banni. Et maintenant, en plus, au cachot.
A quoi pensez-vous, là, sur le moment?
La seule chose qui me préoccupe, c'est l'état affectif, mental et physique de mes proches. C'est pour eux que j'ai peur. J'étais avec ma fille de sept ans l'autre jour à l'aéroport quand deux flics stagiaires sont venus me demander un auto