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Libération
Reportage

Vitrolles: Bernard Tapie en renfort anti-MégretSur le terrain, porte à porte, l'ancien député déploie sa stratégie de séduction des électeurs.

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publié le 17 juin 1995 à 6h08

Vitrolles, envoyé spécial La dame a offert un siège, devant le buffet Henri II, devant la table recouverte d'un napperon. Bernard Tapie, venu soutenir le maire sortant par une opération de porte-à-porte, s'asseoit. Elle le regarde, un peu intimidé. «Ça va pas, M. Tapie. Faut bien vous dire que ça va pas.» Elle a voté Mégret au premier tour, comme 43% des Vitrollais. C'est pas qu'elle soit raciste, non, mais...

Tapie: «Oui, oui, je sais, il n'y a pas 43% de fachos.» Elle: «Vous voyez, en dessous, la petite cour.» Elle désigne un espace de jeu, enserré dans un ensemble HLM pimpant et bien entretenu. «Eh bien, la nuit, cela fait caisse de résonance, les mômes jouent là, le bruit est terrible. Et si on leur dit de se taire, ils se moquent de vous.»

Tapie: «Mais tous les mômes ont toujours fait du bruit.»

Elle: «Les miens, non, ils...»

Tapie: «Mais les vôtres, ils sont bien élevés, vous avez tout fait pour eux. Cela se voit. C'est pas vrai?»

Elle (émue): «Oui, bien sûr.»

Tapie: «Eh bien, ça ne peut pas être comme cela quand on en a 5 ou 7. Mais, c'est vrai, il faut faire quelque chose. Alors, écoutez-moi, je vais vous promettre quelque chose. On va faire un accord ensemble, OK?» Il lui prend la main, avec un sourire d'enfant. «Vous voulez faire un accord avec moi?»

Elle, (avalant sa salive): «Oui.»

Tapie: «Vous m'aidez. On évite les fachos à cette ville. Et dans 15 jours, je reviens vous voir, on va chez Anglade, votre maire. Et on en discute vraiment.» Il enchaîne, rigolard: «Vous av