La campagne contre les tirs continue dans le Pacifique
Les manifestations restent à l'ordre du jour.
La promesse française d'arrêter les essais en 1996 suffira-t-elle à apaiser le vent de colère qui souffle dans la région Asie-Pacifique? L'Australie, qui a pris la tête de la campagne antinucléaire depuis que Jacques Chirac a décrété, le 13 juin, la reprise des essais, a réagi dans le sens souhaité par Paris.
Son ministre des Affaires étrangères, Gareth Evans, a qualifié la proposition d'avancée «très importante». «C'est exactement l'engagement que nous demandions au gouvernement français. Qu'il se dirige dans cette voie (...) est une bonne chose.» De quoi rasséréner un tant soit peu un gouvernement français qui s'inquiète de la spirale «sanctions-mesures de rétorsion» dans laquelle il s'est malencontreusement engagé. Paris est cependant loin, très loin, d'être quitte. «Le début des essais, en septembre, fera culminer le concert de protestation international», prédit un expert français du ministère de la Défense pour qui la France sera non grata pour une période «bien plus longue que les six mois escomptés».
Mururoa sera en septembre, lorsque commenceront les essais nucléaires, le théâtre d'un concert de protestation de grande ampleur. Suivi en direct par une kyrielle de chaînes de télévisions asiatiques, cautionné directement ou indirectement par plusieurs gouvernements, le show antinucléaire risque d'avoir un impact médiatique digne d'un «effet de souffle» sur la région.
Canber