Si, depuis l'annonce de la reprise des essais nucléaires, les appels
au boycott ont été comptés par centaines, ils n'ont pas encore provoqué de séisme dans les chiffres du commerce extérieur français. En fait, seul le vin, produit symboliquement français, est pour l'instant sérieusement menacé. Les plus alarmistes estiment que le danger est plus insidieux, comme un poison lent: selon eux, c'est l'image de la France (donc de ses produits) qui ne ressortira pas indemne de la vague d'essais engagée.
La vague de boycott est partie d'Australie. Du jour au lendemain, des importateurs australiens ont annulé des commandes de vin auprès de sociétés françaises. Sur les fax d'annulation, souvent la même mention: «Essais nucléaires». Tant qu'elle se limitait à l'Australie ou à la Nouvelle-Zélande, la campagne contre les vins français n'alarmait pas trop les producteurs. En revanche, l'appel au boycott des vins français dans les pays nordiques, en Allemagne, ou en Grande-Bretagne a provoqué l'inquiétude des exportateurs français qui n'ont pas manqué d'avertir les pouvoirs publics.
Pour l'instant, l'Australie reste le principal foyer d'agitation contre les produits français. Le mini-tollé commercial antifrançais a été déclenché lorsque le ministre australien de la Défense annonçait l'exclusion de la firme aéronautique Dassault d'un appel d'offres de 2,2 milliards de francs portant sur le remplacement d'avions d'entraînement de l'armée australienne. Certes, Dassault a été écarté, mais, dans l