Alors que dans l'Hexagone, le tir du premier essai provoquait
immédiatement un tollé à gauche et chez les écologistes la droite restait fort discrète, mis à part le RPR, qui approuvait «pleinement», et les députés centristes «étonnés» que «personne» ne s'émeuve des essais chinois , l'Elysée et Matignon s'irritaient ouvertement des protestations françaises et étrangères.
«La France fera preuve d'une absolue fermeté», dans le déroulement de la campagne d'essai comme dans la défense de «ses intérêts économiques et diplomatiques», a déclaré le porte-parole du gouvernement, François Baroin, qui rendait compte de l'intervention de Jacques Chirac en Conseil des ministres.
Invité matinal de RTL, le Premier ministre, Alain Juppé, avait donné le ton: les relations internationales «frisent parfois un petit peu l'hystérie». «J'aurais aimé qu'en d'autres circonstances, pour d'autres puissances nucléaires, il y ait eu la même vivacité dans les réactions», a remarqué le chef du gouvernement. Egalement agacé par les menaces de boycott des produits français, Alain Juppé a menacé, si cela s'avérait nécessaire, de «faire jouer les règles du commerce international qui proscrivent le boycott» même si, dans les faits, la France a peu d'armes légales à sa disposition (lire ci-contre). Puis il a distribué bons et mauvais points. Un bon point à ceux qui «se sont bien comportés», comme «le chancelier Kohl (...), les dirigeants britanniques»; un mauvais à l'Autriche et surtout à la Suède, «nouveaux-