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Libération

Une explosion qui secoue toute la planète. Seules Londres et Bonn ont modéré leurs critiques envers la reprise des tirs français.

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publié le 7 septembre 1995 à 8h33

L'explosion nucléaire française a provoqué un tollé international

prévisible. Trois ambassadeurs à Paris ont été rappelés par leur gouvernement, et plusieurs diplomates français convoqués pour se voir signifier des protestations officielles. C'est parmi les riverains du Pacifique ­Australie, Nouvelle-Zélande et Japon en particulier­ que les réactions ont été les plus vives, mais aussi chez certains membres de l'Union européenne comme la Suède et l'Autriche. Les Etats-Unis ont simplement «regretté» le test.

Solidarité allemande Au nom de l'amitié avec Paris, le gouvernement de Bonn a retenu hier ses critiques contre le premier essai. Devant le Bundestag, le chancelier Kohl a expliqué ne pas partager le point de vue français, mais a mis en garde contre certaines protestations «bêtasses» qui entameraient l'entente franco-allemande: celle-ci est «l'une des plus précieuses conquêtes de l'après-guerre» et demeure aussi vitale «que le pain quotidien». Le leader du groupe parlementaire CDU, Wolfgang Schäuble, a également regretté l'essai, mais a aussi signalé qu'une politique européenne de sécurité n'est pas pensable sans composante nucléaire.

Avec moins de gants, l'opposition sociale-démocrate a plus vivement condamné le tir: le président du SPD Rudolf Scharping a ainsi dénoncé le «danger pour les hommes et l'environnement» et sommé Paris de «cesser tout de suite cette série de tests». Dans les médias, l'indignation est encore plus directe. Avant même que n'explose la première bombe,