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Libération
Analyse

La France, adversaire extérieur du Pacifique. Avec les essais, les confettis de l'empire apparaissent obsolètes à une partie des opinions.

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publié le 8 septembre 1995 à 8h31

Le 6 septembre restera, selon le titre du quotidien australien

Sydney Morning Herald, «le jour où le Pacifique est entré en ébullition». De Santiago du Chili à Séoul, en passant par Sydney, Manille voire Hanoi, l'essai nucléaire de Mururoa a provoqué un raz de marée de condamnations et de protestations. «La position de la France dans le Pacifique a certainement été entamée», estime Gordon Bilney, le ministre australien des îles du Pacifique, interrogé par Libération jeudi durant sa visite à Paris. «Je crains que la situation ne s'aggrave s'il y a de nouveaux essais.» Tuvalu, Nauru, Kiribati, trois petites îles, ont rompu leurs relations avec Paris. La Nouvelle-Zélande et le Chili ont rappelé leurs ambassadeurs «en consultations».

Le Japon a retiré l'invitation faite à Chirac de visiter Tokyo et affirme devoir geler le développement de ses relations avec Paris. Les Philippines parlent d'exclure les entreprises d'armement françaises de leur marché, comme l'ont fait l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Les quinze pays du Forum du Pacifique-Sud (1), mais aussi les quatorze pays (latino-américains) du groupe de Rio (2), et les sept de l'Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) (3) exigent la suspension de la campagne de Mururoa. Plusieurs gouvernements de la région se consultent pour présenter une résolution condamnant la France à la prochaine assemblée générale des Nations unies.

Retour à la case départ: il y a dix ans, au lendemain de l'attentat des services français cont