Attention, risque de contagion. Les maladies du dollar mettent assez
vite Wall Street sur le flanc; et tout dérapage du billet vert a, dans les mois qui suivent, des répercussions fâcheuses sur les marchés d'actions et d'obligations.
L'observation peut sembler paradoxale. La dernière baisse du dollar rend en effet les produits américains moins chers sur le marché mondial. Ce qui devrait stimuler les exportations et les bénéfices des sociétés américaines.
Pourtant, la mécanique fonctionne exactement à rebours. En 1987, déjà, la chute du billet vert avait précédé et largement expliqué le krach d'octobre. A l'époque, la baisse prolongée du dollar était suivie par une brutale correction de la Bourse. Le phénomène s'est reproduit à plusieurs reprises, depuis ce jour historique (voir graphique). Au premier semestre 1989, le dollar repart à la baisse: et Wall Street retombe, à la mi-1990. Mêmes phénomènes en 1992, puis en 1994.
La courbe des investissements étrangers à Wall Street et celle du dollar est tout aussi parlante: chaque baisse du dollar fait plonger les achats d'actions américaines par les Japonais ou les Européens, dans le trimestre qui suit. Ce qui, bien sûr, se répercute sur le niveau global des cours.
Cette liaison inverse se justifie d'ailleurs dans l'autre sens: a contrario, toute hausse de la monnaie américaine s'accompagne d'une remontée du Dow Jones.
Le mécanisme est clair: un investisseur japonais aura tendance à acheter des titres en dollars, lorsqu'il verra la