Ainsi que les autorités françaises l'avaient laissé entendre
(Libération du 2 octobre), le second tir de la dernière série annoncée par Jacques Chirac le 13 juin dernier a bien été effectué dans la nuit de dimanche à lundi, à 0h30. Le ministère de la Défense a fait savoir que l'explosion s'était produite sous l'atoll de Fagataufa, réservé en général aux tirs les plus puissants; de même source, on a indiqué dans les minutes suivant l'explosion que celle-ci avait dégagé une énergie inférieure à 110 kilotonnes, soit environ six fois celle de l'explosion d'Hiroshima.
La nouvelle transparence que les Français affichent à l'égard de leurs tirs nucléaires les avait conduits à annoncer, durant l'été, qu'ils n'avaient jamais procédé sur les sites polynésiens à des tirs souterrains d'une puissance supérieure à 150 kilotonnes. Le dernier en date, qui est aussi le 114e essai nucléaire français auxquels s'ajoutent douze tirs «de sécurité» sans explosion, était apparemment destiné à procéder aux ultimes épreuves de certification permettant de considérer comme totalement opérationnelle la tête nucléaire TN-75. Celle-ci, dont la puissance exacte demeure un secret absolu mais se situe entre 100 et 150 kilotonnes, doit équiper à partir de l'année prochaine les missiles balistiques stratégiques M-45 destinés aux sous-marins de la série le Triomphant.
La tête TN-75, dont chaque missile emporte six exemplaires, diffère des modèles précédents par une sophistication accrue. Les militaires français