Rien, absolument rien ne permet aujourd'hui de parler de
malversations dans la télé publique, ni de détournement de fonds publics, de concussion, ou de corruption. Mais tant de choses relèvent d'une gestion irresponsable que cela constitue, en matière de finances semi-publiques, une affaire grave.
Le dossier des animateurs-producteurs-vedettes n'en constitue qu'un volet, mais de taille. Au total, France Télévision a accepté de verser aux sociétés privées de Delarue, Nagui, Arthur, Dumas, Drucker et Martin, plus de 460 millions de francs pour la saison 1994-1995. Et plus de 600 millions pour la saison 1995-1996. En deux ans, Jean-Pierre Elkabbach a ainsi dépensé plus d'un milliard de francs. Soit cinq fois plus que le coût des coproductions d'oeuvres cinématographiques. Et dix fois plus que ce qui a été accordé dans le même temps aux documentaires. A titre de comparaison, la minute de reportage, filmée à l'autre bout du monde, diffusée dans des magasines d'information, est payée environ 5.000 francs. Quand une minute de Ça se discute tourné à Paris, avec des invités non rémunérés, sur un plateau déjà amorti coûte actuellement à France 2 quelque 167% de plus (13.370 francs).
De telles émissions de prime time restent certes près de deux fois moins chères qu'une oeuvre de fiction. Ce qui explique sans doute, pour partie, le choix de la chaîne.
Pourtant, cela n'excuse pas tout. Certains de ses talk-shows sont notoirement surpayés par rapport à leur coût réel de production. Les