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Libération

Autissier: «Je pense qu'il réagira bien»Jointe hier, la navigatrice analyse la situation et raconte son propre naufrage.

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publié le 27 décembre 1996 à 2h17

A un jour près, c'était il y a deux ans, presque au même endroit,

lors de la deuxième étape du BOC Challenge, course autour du monde en solitaire également, mais avec escales. Le 27 décembre 1994, Isabelle démâte à 920 milles au sud-est d'Adélaïde dans une mer déchaînée par des vents soufflant à 130 km/h. Ecureuil Poitou Charentes, son bateau d'alors, chavire, agonise, ingouvernable. Isabelle lance une première balise de détresse, une deuxième. Puis plus rien. Seule certitude, sa position dictée par l'émetteur de fortune. Le MRCCA, Maritime Rescue Coordination Center Australia, est immédiatement alerté et déclenche les secours, malgré la tempête qui sévit. Le Darwin, une frégate de la marine royale, appareille à Freemantle pendant que trois avions se relayent au-dessus de la navigatrice en danger. Le 31 décembre, Isabelle est hélitreuillée à bord d'un Seahawk qui a décollé du pont du Darwin.

Le coût de l'opération ­ près de 560 000 dollars US (environ 3 millions de francs) ­ déchaînera les critiques de la presse australienne accusant les organisateurs de l'épreuve de n'avoir pas contribué financièrement à ce sauvetage.

Hier, avant qu'un avion australien repère Raphaël Dinelli en équilibre sur le pont de son bateau, Isabelle Autissier a tenté par téléphone d'imaginer ce qui se passait à bord d'Algimouss. «Je ne sais pas ce qui se passe pour Raphaël. En gros, ce qui est sûr, c'est qu'il a déclenché une balise. Ça veut dire danger de mort. Ça veut dire qu'il a évalué qu'il était