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Libération

La génétique tue le père Neandertal

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Depuis un siècle, on se demandait où le placer dans notre arbre généalogique. L’étude de l’ADN du célèbre homme préhistorique démontre qu’il n’est pas notre ancêtre.
publié le 12 juillet 1997 à 6h11

«C’est plus spectaculaire, plus merveilleux encore que l’atterrissage de Pathfinder sur Mars. Car c’est La preuve !» Celle que Chris Stringer, paléoanthropologue au musée d’Histoire naturelle de Londres, comme tout aficionado de l’homme de Neandertal, attendait. Celle qui depuis plus d’un siècle faisait défaut, autorisant les débats les plus chauds. Grâce à la génétique, non, c’est non : Neandertal, cet homme préhistorique vedette, ne fait pas partie de notre famille. Nous n’avons ­– hélas ­– rien à voir avec cet Homo au gros cerveau. Aucun lien de parenté avec ce musclé façon Rambo, apparu il y a de cela 100 000 ans et mort sans descendance aucune il y a 35 000 ans. Mais comment en être si sûr? C’est qu’après des lustres à se jeter les fossiles à la figure, des années à mégoter sur toutes sortes de détails anatomiques, une équipe allemande dirigée par Svante Pääbo et Matthias Krings a réussi à extraire de l’ADN de Neandertal (lire également ci-dessous). «Nous l’avons d’abord séquencé, puis avons comparé les paires de bases qui le composent avec celles de l’ADN de 1 500 individus modernes, des échantillons venus du monde entier. Et aujourd’hui nous sommes formels, l’ADN de Neandertal était vraiment très différent du nôtre. On ne peut plus s’imaginer descendre de lui», assène Matthias Krings, dont les travaux viennent d’être publiés dans l’hebdomadaire anglais Cell. Définitives, ces conclusions? «L’équipe allemande a su redoubler de précautions. Mieux, elle a