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Pourquoi meurt-on?La question divise toujours les scientifiques.

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publié le 5 août 1997 à 7h53

Pourquoi meurt-on? Darwin répondrait: «pour faire de la place aux

jeunes». Il est vrai qu'après avoir inventé l'innovation permanente ­ avec la loterie de la reproduction sexuée ­ Dame Nature se devait de la compléter par la disparition des anciens. Seul moyen d'éviter le retour en arrière. La mort, c'est la vie, et on se la transmet héréditairement. Mais comment sait-on qu'il est temps de tirer sa révérence? Chez de nombreuses espèces animales, la chose se fait sans tarder. Et l'on s'éclipse dès que spermatos et ovules se sont réunis. Chez l'homme, en revanche, la vie tire en longueur. Hors maladie ou accident violent, «on s'use», lance Etienne-Emile Beaulieu de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les fonctions vitales s'épuisent lentement et, lorsqu'un élément décisif lâche, c'est la fin. Mais comment opère ce processus, plus ou moins rapide selon les espèces et les individus? Vu le nombre de théories sur la question, au moins dix principales, les biologistes n'ont manifestement pas trouvé de réponse satisfaisante. Et se divisent entre partisans du «tout génétique» et tenants de l'environnement et du comportement. Le «tout-génétique»... Chacun aurait une bombe à retardement qui gît en ses cellules Actionnée par des gènes de mort rapide ou de mort lente, elle fixerait votre espérance de vie. C'est ce que pensent certains biologistes. Forts d'expériences de labos sur des cultures de cellules et d'études généalogiques, ils affirment: 120 a