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Libération
Archives (1997)

17 octobre 1961: des archives parlent.

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17 octobre 1961, le massacre des Algériens à Parisdossier
« « Libération » » s’est procuré des pages d’un registre du parquet. Les documents que nous publions prouvent la réalité des violences subies par les manifestants pro-FLN, alors que Maurice Papon était préfet de police de Paris. La polémique a resurgi à l’occasion du procès de Bordeaux, où l’accusé s’est encore expliqué hier sur cet épisode sanglant de la guerre d’Algérie jusque-là occulté.
publié le 22 octobre 1997 à 10h27
(mis à jour le 22 octobre 1997 à 10h27)

Le rôle du préfet de police de Paris, Maurice Papon, en 1961, dans la répression sanglante des manifestations pour l’indépendance de l’Algérie, a une nouvelle fois été examiné hier par la cour d’assises de la Gironde (lire le compte-rendu d’audience en page 4). La semaine dernière déjà, la cour d’assises avait évoqué la tuerie du 17 octobre 1961, où au moins 200 Algériens furent tués dans la capitale, nombre d’entre eux ayant été jetés pieds et poings liés dans la Seine. A l’époque, les communiqués de la préfecture de police faisaient état de deux morts par balles.

Interrogé jeudi dernier lors de son procès à Bordeaux, Maurice Papon a admis, pour la première fois, que le nombre de morts du 17 octobre 1961 était plus important. Il maintenait en revanche l'autre version officielle de l'époque: qu'il s'agissait d'un réglement de comptes entre Algériens, niant du coup la responsabilité des forces de l'ordre - et de leur hiérarchie - dans les événements de cette terrible nuit. «On a fait de ce 17 octobre, un tableau polémique, déclarait Maurice Papon. Il n'y a pas eu de débordements. La répression s'est réduite à faire monter les Nord-Africains dans les autobus. Ils ne se sont pas faits prier», concluait-il. Une version contestée par les recherches historiques effectuées depuis, auprès des témoins et à l'aide des documents disponibles. Archives protégées. Jeudi dernier, l'audience s'était achevée par une déclaration officielle du ministre de la Culture et de la Communicat