Marseille, envoyé spécial.
Après un mois de conflit, les chômeurs des Bouches-du-Rhône peuvent crier trois fois victoire: ils ont obtenu 100 millions de francs d'aides exceptionnelles diverses, selon le décompte de la préfecture; ils ont été institutionnalisés par la signature d'un protocole d'accord et ils ont mobilisé, hier, environ 8 000 manifestants (6 000 selon la police, 15 000 selon la CGT), soit le double de la semaine dernière.
«On tient le bon bout.» Dans ce qui est apparu comme la plus grosse manifestation du pays hier, l'essentiel des troupes était formé par les militants CGT, chômeurs ou actifs, dopés par l'évacuation policière des Assedic, samedi. Radieux, le chef de file départemental des comités de chômeurs CGT, Charles Hoareau, a débuté le rassemblement par un ironique «Messieurs dames les manipulés, bonjour!», avant de brandir le protocole d'accord signé avec le conseil général lundi soir: «Grâce à ce protocole, la moitié de nos dossiers sont pris en compte, avec au minimum 2 000 F pour chacun. Aujourd'hui, nous manifestons pour l'autre moitié des gens, qui dépendent de l'Unedic. On ne s'arrêtera pas tant qu'il en reste un qui n'est pas payé. On tient le bon bout.»
Selon l'accord signé avec le conseil général, RMistes sans enfant et chômeurs sans droits devraient recevoir ces 2 000 F dans les quinze jours qui suivront la réception des demandes. Le conseil général n'a toutefois pas fixé d'enveloppe globale. «Nous ne sommes pas des marchands de tapis, a fait val