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Libération

Inde-Pakistan: combien de munitions? Le comparatif des arsenaux accumulés des deux côtés de la frontière.

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Conflit entre l'Inde et le Pakistandossier
publié le 29 mai 1998 à 2h28

En matière d’armement nucléaire et de missiles, l’Inde garde une

bonne longueur d’avance sur le Pakistan. New Dehli est parvenu à une autonomie stratégique, au prix d’efforts scientifiques et industriels considérables, alors qu’Islamabad reste très dépendant de l’aide étrangère, voire de circuits clandestins.

Nucléaire: plusieurs têtes d’avance pour New Delhi L’Inde. Les efforts de l’Union indienne en matière nucléaire remontent au lendemain de l’indépendance (1947), lorsque le gouvernement Nehru crée l’Atomic Energy Commission en 1948, trois ans après la création par la France du Commissariat à l’énergie atomique. En 1960, un premier réacteur à eau lourde, de conception canadienne, démarre au Bhabha Atomic Research Center (Barc), dans la région de Bombay. En 1965, les autorités évoquent pour la première fois la perspective d’un essai nucléaire, qui aura lieu le 18 mai 1974 sur le site de Pokaran. La bombe, qualifiée alors de «pacifique», développe une puissance de 12 à 15 kilotonnes. Jusqu’aux cinq tirs des 11 et 13 mai 1998, peu d’informations filtrent. En 1992, la CIA évaluait l’arsenal indien à 25 têtes. New Dehli posséderait aujourd’hui de 20 à 50 têtes.

Les spécialistes indiens semblent maîtriser des technologies relativement complexes. Les experts du Barc sont parvenus à produire du tritium à partir d’eau lourde. Grâce à ce radio-élément, il est possible de miniaturiser les armes pour les adapter aux missiles. Et l’Inde travaille ­ comme la France et les Etats-Unis ­ sur