A la faveur du succès local de Velvet Goldmine, assiste-t-on
outre-Manche à un come-back en règle du stompin' London de 1972? En France, où l'on a toujours eu la vilaine habitude (mais c'est tellement plus excitant) de ne vivre les modes rock que par procuration, on imagine déjà des hordes de gamins surmaquillés et perchés sur des talons démesurément compensés arpentant les rues de Chelsea et les boîtes les plus branchées remplir leurs pistes à coups de glitter beats et autres cosmic boogie millésimés. Désolé, mais il n'en est rien. La drum'n'bass se porte toujours aussi bien et le London boy moyen ressemble, plus que jamais, à tout et n'importe quoi. Certes, quelques boutiques et restos ont eu la riche idée de relifter leur déco à coups de mobilier recyclé et de peintures dorées. Pas un journal, du mensuel de mode ou de musique spécialisé au plus populaire des quotidiens, n'a raté l'occasion d'offrir à ses lecteurs un bain de nostalgie pailletée. Au Royaume-Uni, le glam est le dernier mouvement rock universellement partagé. Tout Anglais a grandi au son du heavy metal efféminé de Sweet, du hard illettré de Slade et, surtout, des hoquettements de félin de Marc Bolan. Adorée ou honnie, la bande originale des années glam est gravée à jamais dans son esprit. Un peu comme Claude François par ici. Clo-Clo, dont les tubes seventies font immanquablement se lever dans les surpat d'aujourd'hui même ses plus ardents détracteurs d'autrefois. Si la flamme glam a sérieusement diminué à