Washington, de notre correspondant.
Deux guerres se sont disputées les écrans de télévision et la une des journaux américains tout au long d'«un jour sans aucun précédent de mémoire d'Américain», pour reprendre l'expression du New York Times. Les explosions des bombes lâchées par l'US Army illuminaient, pour le troisième jour le ciel nocturne de Bagdad pendant que les représentants du peuple commençaient à débattre à Washington de la mise en accusation du commandant en chef de l'US Army, le président Clinton. La Chambre des représentants votera samedi sur cet impeachement qui pourrait déboucher sur la destitution du chef de l'Etat au terme du procès qui aura lieu devant le Sénat. La guerre dans le Golfe est donc plus inextricablement mêlée que jamais à la guerre civile qui fait rage sur la colline du Capitole en ces journées historiques. Jamais depuis 1868 un président des Etats-Unis n'a été soumis à l'impeachment. Et l'offensive actuelle contre l'Irak est la plus vaste opération militaire lancée depuis la guerre du Golfe en 1991. «Je n'arrive pas encore à croire que nous sommes en train d'avoir ce débat!» s'est exclamé devant les parlementaires le représentant démocrate du Michigan, David Bonior. Il n'était pas le seul.
Sur les écrans, se succédaient en zapping rapide Saddam Hussein qui s'adressait aux Irakiens pour les appeler à la résistance contre «l'agression criminelle». Puis le général Hugh Shelton, chef des armées américaines, qui décrivait les succès des bombardemen