La fiction dépasse encore la réalité. Phileas Fogg et Jules Verne
peuvent rester sur leur nuage: les milliardaires de l'aventure ont raté leur OPA. Le tour du monde en ballon reste un doux rêve. Contraints vendredi soir de se poser à mi-course au large d'une plage hawaïenne, Richard Branson, Steve Fossett, et Per Lindstrand, laissent à «la dernière grande aventure du siècle» toute sa fraîcheur et son mystère. La plus ancienne des inventions aéronautiques reste d'une splendide modernité. C'est là le paradoxe du ballon, premier engin à embarquer un homme, et dernier à lui permettre de faire le tour du globe. Pas moins de sept défis concurrents s'apprêtent à gonfler leurs bulles coniques (lire page 4). Le pari de Branson n'avait pourtant rien de julesvernien, ni de romantique. Il devait passer quinze jours maximum aux confins de l'atmosphère au rythme des aléas de la météo et des contingences géopolitiques. Et tenter, à travers une juteuse opération marketing, de regonfler une marque (Virgin) en perte de vitesse. Après des aventures pour le moins rocambolesques, Branson s'est heurté au seul paramètre qu'il ne maîtrisait pas: le temps. «Ce n'est qu'une histoire de météo», confie Bob Rice au PC course. «Il s'en est fallu d'une heure pour que ça passe», enrageait Mike Kendrick, coordinateur de l'opération. Ils évitaient les vents faibles, reprenaient de l'altitude, et terminaient le tour du monde encore plus fort.» Accusée? Une zone de basse pression, poussant ICo Global Challenge