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Libération

L'héritage du Plan neige. En 1964, la France lançait un grand programme d'aménagement des stations. Avec quelques ratés...

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publié le 29 décembre 1998 à 17h52

Il est loin le temps où Maurice Michaud, premier directeur du

Service d'études et d'aménagement de la montagne. et ingénieur des Ponts et Chaussées, parcourait les Alpes en compagnie de Laurent Chappis, architecte urbaniste. De leur hélicoptère, ils inventoriaient les sites constructibles. Ils vont créer Courchevel en 1946, prototype de la station bâtie en site vierge. De là naît le concept de l'aménagement des stations à la française, le «Plan neige».

Décidé en 1964, ce plan doit «déterminer un concept de stations d'altitude très fonctionnelles, au service du ski, fondées sur un urbanisme vertical, initier un partenariat unique auprès des collectivités et faire émerger une nouvelle génération de stations très performantes susceptibles d'attirer les devises étrangères». L'Etat emploie les grands moyens: mesures réglementaires qui excluent les habitants du lieu et octroi de prêts à taux réduits. Arrivent des aménageurs audacieux (Paul Boissonnas à Flaine, Roger Godino aux Arcs, Pierre Schnebelen à Tignes) et des entreprises de BTP (GTM à Super-Dévoluy). De ces pionniers, ne reste que Gérard Brémond à Avoriaz.

Le VIe Plan (1971-1975) intensifie l'effort de l'Etat, qui intervient sur 23 stations anciennes et une vingtaines de nouvelles: Isola 2000, La Plagne, Les Menuires, Val -Thorens, Valmorel. Sans débats, sans études de marché et avec la seule certitude de disposer des plus beaux domaines skiables d'Europe et d'un prochain boom sur les sports d'hiver. Méprisante pour la popul