La grande roue des Tuileries brille, comme les arbres de l'avenue.
Mais l'Arc de triomphe flambe. Juste un feu trop joyeux devant le monument. Une heure avant les douze coups de minuit, une dizaine de personnes bricolent un mélange de pétards puissants, de bouteilles vides et d'un peu d'essence. Norbert, simple spectateur, n'a pas d'angoisses. Il n'est pas venu seul. «Avec Ninon, je suis tranquille. L'an passé, ma belle-soeur s'est fait tirer son sac. Mais cette année, ils peuvent venir.» A ses côtés, sa femelle berger allemand est au spectacle, comme lui. Près de Norbert, un touriste danois chapeau-drapeau vissé sur la tête filme la scène au Caméscope. Un groupe de CRS contemple lui aussi la flambée, sans intervenir. «Pour l'instant, c'est calme. Il ne va pas se passer grand-chose avant minuit», badine le brigadier. Il attendra dix minutes après l'heure H pour rendre le port du casque obligatoire à sa petite troupe. Un mouvement de foule devant le Drugstore Publicis provoque sa transhumance. Un homme est couché à terre. Autour de lui, la foule dense s'est écartée de vingt mètres. «Je ne sais pas s'il a été assommé ou s'il est trop bourré», commente le gendarme mobile, lorsqu'une bouteille de champagne vide atterrit sur le casque de l'un de ses collègues. Matraque en avant, il se précipite vers le supposé point de départ balistique de l'objet, mais n'y trouve personne, sauf quelques insultes qui fusent d'une foule de nouveau compacte.
Tendance «champions du monde». De l'Etoil