Ce devait être la fête et ça l'a été. Seulement, pour que la fête
soit complète, il faudra dorénavant s'accommoder des voitures brûlées, des passants agressés ou dévalisés et des forces de police harcelées, et donc plutôt vachardes. Nouvelle exception française. Nous avons, nous, la joie et la baston. Les cotillons et les matraques. Cela avait déjà été le cas pour la Techno Parade et les manifestations lycéennes de cet automne, quelques raves par-ci, par-là. Cette Saint-Sylvestre n'aura pas dérogé à la règle. Voilà donc que l'occasion fait le horion.
Depuis quelque temps, la violence urbaine s'est installée dans le paysage français. Et la manière dont les autorités, à Strasbourg ou à Paris, se flattent d'avoir contenu les débordements à un niveau moindre que celui de l'année précédente n'est qu'une manifestation supplémentaire de cette banalisation. Triste satisfaction d'ailleurs, puisque les chiffres mettront en évidence, pour l'année dernière, une progression des délits et des incivilités en tout genre, avec une délinquance des mineurs à la hausse.
Le sujet est évidemment préoccupant. D'autant que l'on a assisté, cette année encore, à un transfert de ces violences de la périphérie vers le centre. On se souvient qu'à plusieurs reprises des descentes de bandes sur les centres-villes auront occasionné des pillages et des heurts. On prête à Jean-Pierre Chevènement le projet de s'atteler au problème dès son retour. Le ministre veut relancer l'«esprit de Villepinte», ce colloque qu