De retour à la «sécurité», désormais «deuxième priorité» du gouvernement, Jean-Pierre Chevènement enfile le costume du père Fouettard, bien décidé à s'attaquer aux mineurs délinquants, et du même coup à son homologue de la Justice, Elisabeth Guigou. Recalé deux fois par Lionel Jospin (en octobre 1997 et en juin 1998) sur sa mise en cause de l'ordonnance de 1945 qui fonde la justice des mineurs (à la fois protectrice et répressive), le ministre de l'Intérieur risque cette fois de l'emporter. Au cours d'un déjeuner hier avec la ministre des magistrats, le chef de la police s'est visiblement comporté en adversaire. Il a refusé tout net de lui communiquer sa lettre adressée à Lionel Jospin sur le rajeunissement des fauteurs de troubles et la montée des violences urbaines. Ambiance" Selon les statistiques constatées sur les onze premiers mois de 1998, ces violences urbaines ont grimpé de 2,73%. Selon un haut fonctionnaire, Chevènement a souligné que les mineurs représentent 22% des «mis en cause» pour la totalité des infractions élucidées, et 36% pour la délinquance «de voie publique» (vols simples, armés et violents, cambriolages, destructions et dégradations). Le ministre de l'Intérieur a dégainé ces chiffres pour emporter l'adhésion du chef du gouvernement, même s'il les a relativisés hier: à la sortie du Conseil des ministres («un graffiti plus un homicide, ça fait deux, mais ce n'est pas tout à fait la même chose»), puis face aux policiers réunis pour les voeux («On fait dir
La délinquance des mineurs, «deuxième priorité» de Jospin.
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publié le 7 janvier 1999 à 23h27
(mis à jour le 7 janvier 1999 à 23h27)
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