Charbonnières-les-bains, envoyée spécial.
Micmac, chausse-trapes et pataquès. C'est le film que se sont joué, hier, les conseillers régionaux rhônalpins. A 1h30 ce matin, ils n'avaient pas encore voté pour le deuxième tour de scrutin qui devait opposer Pierre Gascon, le doyen d'âge, après le désistement en sa faveur de Charles Millon, Anne-Marie Comparini, candidate UDF, Jean-Jack Queyranne pour la gauche plurielle, le mégrétiste Denis de Bouteiller et le savoisien Patrice Abeille. Bruno Gollnisch, présent au premier tour, a in extremis renoncé à sa candidature. Seize heures après l'ouverture de la séance, la situation était toujours des plus confuses. Récit d'une folle journée.
9 heures: Charles Millon arrive, flanelle grise et sourire figé. Pressé par les photographes et les caméras de télévision, il tente d'adopter l'air du type détendu, avale un café et grille une Craven A. Fébrilité dans les couloirs de l'hôtel de région. Thierry Cornillet, président du Parti radical et antimilloniste, fait une provision de croissants en prévision d'une longue journée.
A 9h15, le doyen d'âge, Pierre Gascon (Démocratie libérale), 77 ans, un temps pressenti par le RPR pour succéder à Millon, ouvre la séance en souhaitant à tous une bonne année. Il tâtonne dans ses explications. Une élue gaulliste soupire: «Quand je pense qu'on a fait campagne pendant dix jours pour lui, c'est un peu la honte.» Suivent les annonces de candidatures: Millon, Queyranne, Comparini, celle de Gollnisch «au nom du F