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Libération

L'interminable supplice de la droite. Même divisé, le Front national reste source de zizanie dans l'opposition.

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publié le 8 janvier 1999 à 23h28

La droite savait que la journée d'hier serait pour elle une épreuve.

Ce fut un supplice. Et le pire, c'est qu'il va continuer aujourd'hui.

L'opération Charbonnières-les-Bains devait pourtant être une étape importante dans sa reconquête. Il lui fallait à toute force se débarrasser de l'infréquentable Millon. Parce que celui-ci est devenu, après les régionales de mars, le symbole d'une opposition petit bras et tête creuse; une opposition qui doute d'elle-même, de sa force, de ses idées, au point de ne voir son salut que dans l'alliance subreptice, pas même assumée, avec une extrême droite xénophobe et antisémite, au ban de la société française depuis la Libération. Ce Millon-là, la droite républicaine se devait de le faire tomber pour convaincre de la réalité de son retour en forme inauguré à l'automne à la faveur des faux pas parlementaires de l'équipe Jospin. Et, depuis l'éclatement du lepénisme, l'obligation de résultat était encore plus impérative. Ne pas terrasser un homme élu grâce aux voix du FN quand le FN a explosé, c'eût été trop avouer sa faiblesse.

L'opposition avait donc un objectif stratégique. Mais pas les moyens de le remplir. C'est le problème. Car dix mois après les régionales, élus RPR, UDF et DL de Rhône-Alpes sont toujours minoritaires à la région, moins nombreux que le groupe des millonistes, ou des frontistes, ou des socialistes. La droite n'avait donc le choix, hier, qu'entre deux solutions: ou tenter de faire élire le doyen d'âge, Pierre Gascon, clone de