Indiscutablement, les débuts sont modestes, pour ne pas dire
étiques: depuis qu'elle a été votée, la loi sur les 35 heures a permis de créer quelque 8 500 emplois. Depuis le début de l'année, pour prendre une comparaison, la reprise de la croissance en a produit environ" 300 000. Et encore, la disparité est-elle accentuée par cette proportion d'emplois attribuée aux 35 heures que les entreprises auraient créés en tout état de cause en raison des commandes qui affluent" Est-ce à dire que nous courons à l'échec, que la grande réforme de la gauche plurielle est en passe de se briser, sinon sur le mur de l'argent, du moins sur celui des réalités de l'économie de marché? Encore une minute, monsieur le bourreau! Les militants de la réforme font grand cas de la reprise du «dialogue social» dans nombre d'entreprises, et surtout du changement de vie représenté par le gain de quatre heures de temps libre par semaine. Tout cela est bel est bon, mais ne sauverait en rien une mesure qui a été annoncée, vendue, appliquée dans un seul but: accélérer la réduction du chômage. Au contraire, une réussite limitée à ces deux objectifs connexes aurait pour résultat principal d'améliorer la situation de ceux qui sont en place au détriment de ceux qui sont exclus. Ce qui n'était pas le mandat donné à la gauche par ses électeurs. C'est sur le chapitre de l'emploi et sur lui seul, in fine que l'affaire se jugera. Les avocats conséquents des 35 heures usent du seul argument valable: il est trop