Le battement d'ailes du papillon brésilien a déclenché hier un
raz-de-marée sur les places financières de la planète. Sitôt connues la démission de Gustavo Franco, gouverneur de la banque centrale brésilienne, et la dévaluation de fait du réal, les ordres de ventes ont fait valser les indices. C'était la mi-séance sur les marchés européens. En quelques minutes, les baromètres de Paris, Londres, Milan, Zurich ou Francfort ont affiché des baisses de l'ordre de 5%, avant de limiter les dégâts en clôture, entre 3 et 4%. Madrid, comme toujours lorsque les mauvaises nouvelles arrivent d'Amérique latine, a eu droit à une mention spéciale: -8,78% en cours de journée et -6,88% en clôture.
Cette correction immédiate sur les places du Vieux Continent répond à un réflexe du boursier de base: si la situation du Brésil s'aggrave, les Etats-Unis vont souffrir et la déprime va gagner l'Europe. «Les marchés n'attendent pas dans ces cas-là», commente David Naudé, économiste chez JP Morgan à Paris. La Russie et les pays de l'Europe de l'Est, eux, étaient touchés en leur qualité de pays émergents fragiles: Moscou perdait 7%, Budapest 10%, Prague 5,6%" Et, pour finir la ronde, les Bourses américaines, déjà déprimées la veille, plongeaient dès l'ouverture: -2,25% à Wall Street, -10% à São Paulo, -6% à Santiago, -5,2% à Mexico" On est loin des séances euphoriques liées au lancement de l'euro, qui avaient suscité les commentaires rassurants des gouvernants sur le thème: le plus gros de la crise inte