Le conflit en Bosnie fut le théâtre de semblables horreurs. Et il
n'est pas un tournant de cette guerre qui n'ait été marqué par son massacre, dénoncé par la presse, souvent suivi d'un infléchissement notable de la politique de la communauté internationale. Le 27 mai 1992, un obus de mortier fauche 20 personnes devant une boulangerie, rue Vase Miskina, dans le centre de Sarajevo. Sous les trois jours, le Conseil de sécurité de l'ONU décide de sanctions économiques contre la Serbie de Milosevic. Les nationalistes serbes hurlent à la provocation, dénoncent un attentat à la bombe organisé par les autorités bosniaques contre leur population pour arracher l'embargo. Il sera parfois démontré que des tireurs musulmans ont pris pour cibles des journalistes ou des Casques bleus pour tenter de frapper l'opinion publique. Il n'a jamais été prouvé toutefois qu'un des belligérants s'en était pris à son propre camp.
Le 5 février 1994, un obus frappe le marché central de Sarajevo. Nouveau carnage: 68 morts, 200 blessés. L'ONU crée une zone d'exclusion des armes lourdes dans un rayon de 20 kilomètres autour de la capitale bosniaque. Pour la première fois depuis le début du conflit, les avions de l'Otan interviendront pour imposer le recul des canons et chars serbes. Puis le 28 août 1995, une volée d'obus s'abat sur le marché de Markale. Le bilan est lourd: 41 morts, 84 blessés. L'émotion internationale est immense. L'Otan enchaîne les raids aériens pendant quatorze jours, obtenant le désenc