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Libération

L'UCK au coeur de la radicalisation. En un an, l'Armée de libération du Kosovo est devenue incontournable.

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publié le 21 janvier 1999 à 23h15

Avec ses combattants aux uniformes flambant neuf ornés d'un écusson

frappé de l'aigle albanais sur fond rouge, l'Armée de libération du Kosovo (UCK, pour Ushtrija Clirimtare e Kosoves) est désormais une réalité incontournable. Pourtant, il y a encore un an, il ne s'agissait que d'un petit groupe revendiquant depuis 1995 quelques attaques de commissariats, des assassinats de policiers serbes et des exécutions de «collaborateurs». La première apparition publique des guérilleros kosovars remonte à novembre 1997: armés et le visage cagoulé, ils escortaient le cercueil d'un instituteur tué par les Serbes dans un village de la Drenica, plateau du centre du Kosovo et antique bastion du combat pour l'indépendance de cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'Albanais de souche. Là, quelques mois plus tard, en février 1998, les forces spéciales de Belgrade lancèrent une vaste opération pour éliminer Adem Jashari et ses proches, considérés comme le noyau dur de l'UCK. Tout le clan familial, y compris les enfants, furent abattus (85 morts). La guerre du Kosovo commençait.

Lassitude. L'écrivain Ibrahim Rugova, le leader des kosovars modérés, dénonçait à l'époque l'UCK comme «une création des services de sécurité serbes». Puis il a reconnu qu'il s'agissait de «groupes de citoyens défendant leurs foyers». Las du peu de résultats de la stratégie de résistance pacifique de masse qu'incarnait le «président» du Kosovo et de l'indifférence de la communauté internationale, de plus en plus