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Analyse

Contre-attaque sur l'empire. A la faveur du scandale, les sponsors américains pourraient reprendre le contrôle du CIO.

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publié le 23 janvier 1999 à 23h17

Le CIO était, par ses fondements, condamné à la plus stricte des

morales. C'est un équilibre qui exigeait de la vertu. Mais, depuis que les affaires de corruption se succèdent à une folle cadence, l'olympisme pendouille aujourd'hui comme un équilibriste à son fil. On voit ses dessous, et ils ne sont pas nets. Dimanche à Lausanne, sous les regards de médias gloutons, Juan Antonio Samaranch, le président du CIO, exclura comme il l'a promis les corrompus. Il risque toutefois de se blesser en tranchant la tête de ces membres qui n'ont montré jusqu'ici que de molles défenses. Cela ressemble à une exécution publique, et c'est assez dire l'ampleur du crime. Il est en tout cas trop tôt pour faire le procès du personnage Samaranch, ce Catalan de 78 ans épris de grandeur, qui s'imaginait encore plus grand mort que vivant (lire page 5). Samaranch a construit, depuis son accession à ce poste, en 1980, une rutilante mécanique fondée sur le vieux principe de la cooptation: tout postulant à un siège du CIO doit être parrainé par un de ses membres. C'est un système de toujours au CIO, mais Samaranch l'a délicatement verni pendant près de vingt ans. Mais voilà que son oeuvre se fend par sa moitié à trois ans de la fin de son mandat. La soudaine célérité qui l'anime aujourd'hui ne changera rien à l'affaire. On pouvait à l'époque dessiner d'un trait maigre les dangers de la cooptation, cette version élégante de la recommandation. C'est souvent le trou de souris par lequel passe la combine. Les