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Analyse

Cinq mois pour exister

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Pour émerger aux européennes, Mégret doit séduire la base FN et ratisser à droite.
publié le 25 janvier 1999 à 23h17
(mis à jour le 25 janvier 1999 à 23h17)

Marignane envoyé spécial

«Mégret l'avenir.» Leitmotiv du congrès de Marignane, c'est bien la seule arme qu'exhibe le «maire consort» de Vitrolles pour se distinguer de Le Pen dans la guerre électorale qu'il engage. Hormis son âge, 49 ans contre 70, et son style, qui se veut exempt d'«outrances, de dérapages et de provocations», le président du FN-MN colle au fondateur du Front national pour mieux le déshériter. Même s'ils font désormais nid à part, c'est bien la stratégie du «coucou», dénoncée samedi par Le Pen, que Mégret entend mettre en oeuvre pour vider le «canal historique» de sa substance.

Front légal et Front réel. «Nous sommes impatients de soumettre au plébiscite des électeurs le nouveau visage du FN car nous ne doutons pas qu'entre le passé et l'avenir, ils choisiront l'avenir», a résumé le député européen Jean-Yves Le Gallou, promu délégué général. Mais s'il entend incarner une sorte d'extrême droite à visage humain, c'est bien à l'extrême droite d'abord, et même à l'extrême droite seulement, que Mégret est condamné à s'adresser. Deux jours durant, ses partisans ont donc revendiqué la «légitimité». Histoire, à défaut d'être reconnu «Front légal» ­ comme en témoigne leur repli sur l'appellation «Mouvement national» ­, de pouvoir se dire «Front réel». Soupçonné d'être prêt à brader le fonds de commerce dans des alliances avec la droite pour satisfaire son appétit de pouvoir, Mégret se retrouve même contraint de surenchérir dans l'orthodoxie frontiste. A ceux qui l'ac