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Libération

Nouvel emballage pour idées rances. Racisme, préférence nationale, discours antiavortement: la «charte des valeurs» adoptée hier reprend les thèmes chers à l'extrême droite.

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publié le 25 janvier 1999 à 23h18

Marignane envoyé spécial

Mégret lui-même l'a revendiqué hier: «Ceux qui espéraient qu'à Marignane le Front mettrait de l'eau dans son vin se sont trompés. Ce qui va changer, ce n'est ni le programme, ni les valeurs; ce qui va disparaître, ce sont les outrances, les dérapages, les provocations, les mauvais jeux de mots.» Bref, la scission entérinée par la grand-messe de ce week-end n'a servi qu'à ripoliner la façade frontiste, un simple changement de style qui a accouché d'un FN «bis» qui n'est en aucun cas un FN «light». On est loin d'un affadissement; c'est au contraire à un retour aux sources idéologiques qu'ont procédé les mégrétistes. Compagnons de route du «maire consort» de Vitrolles depuis son entrée au club de l'Horloge en 1975, ce sont d'anciens membres du Grece (Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne) qui constituent le noyau dur du «Mouvement national» porté sur les fonts baptismaux hier. Après s'être greffés au parti lepéniste dans la seconde moitié des années 80, les Jean-Yves Le Gallou, Yvan Blot, Jean-Claude Bardet ou Pierre Vial (lire ci-contre), tous membres du nouveau bureau national, vivent avec Mégret une seconde jeunesse.

C'est d'abord autour du rejet de tout métissage des peuples, facteur de «pollution» de la pureté de la race, qu'ils avaient refondé le logiciel intellectuel de l'extrême droite au fil des années 70. Fondée sur l'«enracinement», cette mutation a transformé le racisme biologique et inégalitaire ­ ce racisme c