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Libération
Éditorial

Criminel

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publié le 26 janvier 1999 à 23h19

La récente étude épidémiologique effectuée sur un large échantillon

de professionnels du cyclisme confirme l'extension mais aussi l'intensité du dopage dans ce sport. En effet, non seulement une très grande majorité de ces sportifs montrent des traces de manipulation chimique, mais cela à un degré qui représente une véritable menace pour leur santé. Preuve que le dopage, loin d'être un dérapage, est tout bonnement devenu dans le cyclisme une routine. Ce nouveau signal d'alarme n'est certainement pas inutile car l'énorme retentissement des affaires de dopage lors du dernier Tour de France n'a pas mis fin au problème par un tour de magie.

On n'en veut pour preuve que les réticences montrées par plusieurs pays de grande pratique cycliste, comme l'Espagne ou l'Italie, face à la volonté de transparence nouvellement montrée par les autorités françaises. Ou les dénégations persistantes et dérisoires de tel ou tel héros de ce mauvais roman. Comment en effet s'acharner à supprimer quelque chose qui n'a jamais existé? L'astuce est un peu grosse, mais elle a déjà tellement servi que ses bénéficiaires ne peuvent y renoncer trop vite. On sait que le dopage n'a pas de croyants, seulement des pratiquants.

L'intérêt premier de l'enquête épidémiologique sera de couper court aux essais de relativisation du fléau. Avec un argument particulièrement éloquent: elle révèle en effet un véritable problème de santé publique tant la mise en danger de la santé, peut-être à plus long terme de la vie, des s