Jean-Pierre Luton est chef de service d'endocrinologie-métabolisme à
l'hôpital Cochin de Paris.
«La surcharge ferrique, c'est tout sauf anodin. Et cela peut avoir des conséquences très graves à long terme pour le patient. Car cela agit directement sur le foie, pouvant provoquer à terme une cirrhose, voire un cancer du foie. Chez l'homme, il y a même une maladie qui se caractérise par une surcharge de fer, l'hémochromatose. D'origine génétique, quand elle survient, on est obligé de faire des saignées répétées; mais parfois on n'arrive pas à stopper l'évolution, et un cancer peut survenir. Dans le cas des sportifs de haut niveau, cette surcharge de fer fait immédiatement penser à des prises d'EPO, doublées d'injection de fer. L'EPO augmentant les globules rouges, et, pour fabriquer ces globules rouges, il faut aussi un apport de fer. Les deux se tiennent.
»Le second volet serait des troubles sérieux du métabolisme lipidique. A priori, on pourrait mettre ce déséquilibre sur le compte d'une nourriture trop riche en graisse animale. Cela peut être lié à la prise de corticoïdes, mais alors, il faudrait en avoir pris vraiment beaucoup.
»Le troisième volet concerne les anomalies enzymatiques hépatiques et pancréatiques. Les causes peuvent être variées, mais, en l'occurrence, cela fait penser à des effets secondaires liés à la prise de certains médicaments.
»Ces médicaments peuvent avoir des effets toxiques qui se répercutent sur le foie ou le pancréas. Mais, en tout état de cause, à la