En même temps qu'elle ressoudait le gouvernement et sa majorité,
l'offensive de la droite parlementaire hier après- midi (lire page 3) a donné l'occasion à Lionel Jospin d'entretenir le suspense sur les mesures qu'il annoncera lui-même aujourd'hui à l'issue du Conseil de sécurité intérieure. Treize ministres participeront à la réunion. Les derniers arbitrages n'étaient toujours pas rendus hier soir. Chevènement ou Guigou? La répression ou la prévention? Six questions agressives de députés de droite ont permis au Premier ministre de se dégager de cet antagonisme et d'affirmer vouloir «agir sur l'éducation, la sanction, le traitement des problèmes de fond, la lutte contre le chômage, la rénovation urbaine, la politique sociale, mais aussi la répression et les moyens donnés».
Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, le ton était plutôt à l'optimisme. Le deuil a pourtant été fait d'une réforme de l'ordonnance de 1945 régissant la délinquance des mineurs et qui privilégie la prévention. En revanche, des moyens supplémentaires devraient être engagés pour renforcer la présence policière. Un nouveau plan de redéploiement des forces de police, après le rejet de sa première mouture par les personnels et les élus des villes concernées, devrait là encore permettre un transfert des moyens vers les zones sensibles.
Chez Elisabeth Guigou, on s'attend à une nouvelle offensive de Chevènement sur la justice. D'autant qu'hier il en a rajouté: «Quelles sont les procédures qu'utilise aujourd'hu