Jean-Pierre Chevènement divise-t-il la gauche, jamais économe d'un
faux pas, la droite la ressoude. Elle s'est retrouvée hier, à son corps défendant, à restabiliser un attelage gouvernemental tiraillé sur la question de la délinquance des mineurs, suite aux sorties de son ministre de l'Intérieur. Front commun. Hier à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions au gouvernement, députés UDF et députés RPR ont tenté à tour de rôle d'enfoncer un coin entre la locataire de la place Vendôme et celui de la place Beauvau. En vain. Ils ont eu beau ferrailler, ils se sont heurtés à un front commun. A l'issue de la passe d'armes, après six interpellations à ses ministres sur le thème de la sécurité, Lionel Jospin a eu beau jeu de ramasser la mise. «Je constate aujourd'hui que sur le chômage, rien, sur le nucléaire, rien, sur le Kosovo, rien, sur l'Irak, rien, sur l'aménagement du territoire, rien, sur l'éducation, rien, mais six questions posées sur les problèmes d'insécurité. Est-ce qu'il n'y a plus maintenant dans notre pays d'autres problèmes qui méritent d'être débattus, discutés devant la représentation nationale et devant les Français? Croyez-vous que cette approche exclusive nourrisse en votre faveur un mouvement de compréhension?» Une irritation polémique, ponctuée par cette accusation: «Nous agissons alors que vous agitez de façon démagogique un thème, et vous n'en tirerez pas profit. Croyez-vous que cette approche exclusive nourrisse en votre faveur un mouvement de