Davos, envoyés spéciaux.
Il ne fait toujours pas bon s'afficher à Davos, chez les «ultralibéraux», quand on est français. Jacques Chirac, invité chaque année, a toujours refusé; tel ministre socialiste à qui l'on demandait s'il s'y rendait a fait la moue comme si on avait dit un gros mot" Il n'y a guère que Dominique Strauss-Kahn, parfaitement à l'aise, pour expliquer en anglais à des Américains sceptiques que les 35 heures favorisent la flexibility (en anglais, le mot n'est pas tabou), et le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, pour représenter la France officielle. Malgré des patrons en nombre croissant (Messier, Mestrallet, Seillière, Bon, Schweitzer"), la France reste sous-représentée dans un univers à dominante anglo-saxonne.
«Interaction». Les Français, il est vrai, sont moins préparés au style décontracté, informel, à l'«interaction», pour employer un mot clé du jargon davossien, qui les y attend. C'est cela, avant tout, qui pousse dans cette station huppée des Alpes suisses quelque 1 000 dirigeants d'entreprise au chiffre d'affaires cumulé de plus de 1 200 milliards de dollars (6 720 milliards de francs ou 1 030 milliards d'euros), 350 hommes politiques, chefs d'Etat et de gouvernement, dont le vice-président américain Al Gore, le chancelier Gerhard Schröder, Nelson Mandela, Yasser Arafat, ou encore 300 scientifiques, intellectuels et artistes, et 450 journalistes. C'est le sommet des «maîtres du monde», ou en tout cas de ceux qui se vivent comme te