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Libération
Interview

Fred Bergsten, libéral, reconnaît les effets déstabilisateurs d'une mondialisation sans aucune restriction. «Il faut un cadre pour le marché».

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publié le 29 janvier 1999 à 23h21

Davos, envoyés spéciaux.

Fred Bergsten, directeur de l'Institut d'économie internationale aux Etats-Unis, est l'un des «gourous» de Davos, dont les prédictions font régulièrement bouger les marchés financiers. Dernière en date: le dollar va baisser cette année" Bergsten fait également partie, avec George Soros, d'un groupe de réflexion sur une nouvelle architecture financière internationale. Interview.

Les experts réunis à Davos n'avaient pas prévu la crise asiatique, russe ou brésilienne" Quelles conclusions en tirez-vous?

Les systèmes d'alerte et d'action rapide ont totalement échoué. Ce n'est pas tant Davos qui est en cause que le monde officiel, le FMI, le Trésor américain, le G7" Ils ont échoué sur deux plans: 1) Anticiper efficacement: c'est un problème analytique et intellectuel. Il y a aujourd'hui une réponse prometteuse à ce problème. Nous sommes en train d'élaborer un système d'alerte plus sophistiqué. 2) Le deuxième problème est plus politique. Un système d'alerte parfait ne suffit pas s'il n'y a pas d'action engagée.

N'y a-t-il pas réévaluation du discours dominant à Davos les années précédentes?

Sur certains points, oui. On admet aujourd'hui que les flots de capitaux à court terme, de hot money, peuvent être terriblement déstabilisateurs et qu'ils peuvent être censés introduire des restrictions comme celles dont dispose le Chili depuis des années. Toutefois, je ne généraliserai pas: quand les gens parlent de «codes», de supervision bancaire, il ne s'agit pas d'aller